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Travailler quand il fait chaud

Les premières chaleurs sont arrivées récemment. Certes, c’est agréable lorsqu’on est sur la plage, mais quand on travaille, cela peut vite tourner au cauchemar.
Dans quelle situation parle-t’on de forte chaleur ? Quels sont les risques ? Quelle est la réglementation dans l’entreprise ? Comment se protéger ?
Dans quelle situation parle-t’on de forte chaleur ?
D’après l’instruction interministérielle N° DGS/VSS2/DGOS/DGCS/DGT/DGSCGC/2018/110 du 22 mai 2018, les vagues de chaleur portent sur 4 types de situation
pic de chaleur : exposition à une chaleur intense de courte durée (1 à 2 jours)
épisode persistant de chaleur : températures élevées qui perdurent dans le temps (plus de 3 jours)
canicule : période de chaleur intense pendant 3 jours et 3 nuits consécutifs
canicule extrême : canicule exceptionnelle par sa durée, son intensité, son étendue géographique
Tours les ans, la Direction Générale de la Santé Publique émet un Plan National Canicule, dont l’objectif est d’anticiper ces vagues de chaleur et de définir les actions à mettre en œuvre pour en réduire les impacts.
Les risques
D’après l’Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS), les risques sont réels à partir de 33°.
La conséquence est une déshydratation, dont les symptômes peuvent être une forte fatigue, des nausées, des maux de tête, des vertiges, des crampes, des coups de soleil, une augmentation de la température du corps, un malaise…
Ces risques peuvent toucher toute personne exposée à la chaleur, et s’aggraver lorsque les personnes ont déjà des pathologies les rendant vulnérables.
Réglementation
L’employeur doit évaluer les risques et les anticiper. Différents articles du Code du travail sont applicables en cas de fortes chaleurs. Ils obligent les employeurs en matière de sécurité et de protection de la santé. Ainsi, ils doivent prendre « les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs » cf articles L4121-1 à 5 du code du Travail
L’employeur a pour obligation de mettre à disposition des salariés des boissons (eau potable et fraîche) près des postes de travail, mais aussi d’aménager des équipements pour aérer et préserver de la chaleur : climatiseur, ventilateur, stores, abris ombragés...
Par ailleurs, les articles L4131-1 et suivants du Code du travail prévoient un droit de retrait. Ainsi, après avoir prévenu l’employeur, l’employé peut se retirer d’une situation qui présente un danger grave et imminent pour sa vie ou sa santé.
Certaines professions sont plus exposées que d’autres à commencer par celles dont l’activité s’exerce en extérieur comme le BTP. Elles peuvent bénéficier de dispositions particulières, par exemple l’arrêt du travail en cas d’intempéries.
Au-delà du Code du travail, certains organismes de références comme la CNAMTS recommandent d’évacuer les salariés travaillant dans des bureaux si la température ambiante dépasse 34°.
Le CHSCT ou Comité social et économique (CSE) peuvent également émettre des préconisations.
En pratique, comment se protéger ?
L’employeur doit informer les salariés des risques liés à la chaleur et des actions à engager, et notamment :
Boire souvent de l’eau
Faire plus de pauses
Réduire les efforts physiques
Aérer les locaux pour renouveler l’air
Décaler les horaires de travail pour réduire l’activité durant les heures les plus chaudes.
Porter des vêtements adaptés, larges, clairs et légers, qui absorbent la transpiration
Couvrir la tête en cas d’exposition au soleil
Etre attentif aux symptômes
Ne pas s’isoler
Rappelons enfin qu’en cas de forte chaleur, il est plus que jamais nécessaire d’être attentif aux autres, et notamment aux personnes plus vulnérables comme les personnes âgées. Savoir détecter les symptômes d’un coup de chaud et les signaler aux secours est essentiel pour en réduire les impacts.
Pour aller plus loin
Travail et chaleur : ce que dit la loi
Travail à la chaleur, réglementation